Résultats finaux des projets « La jeunesse mondiale passe à l’action »: histoires d’impact

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Au printemps 2020, le Secrétariat international de l’eau a lancé l’appel à solution « La jeunesse mondiale passe à l’action » pour répondre aux besoins exprimés par les jeunes désireux de s’impliquer dans leur communauté. Suite à l’appel à solutions, 9 projets développés par des jeunes venant des 4 coins du monde ont été sélectionnés afin de recevoir un soutien technique et financier. Le but principal de cet appel à solutions: relever les défis reliés à la gestion de l’eau qui sont amplifiés par le crise sanitaire due à la pandémie de COVID-19. 

Après plusieurs mois de travail acharné, nous sommes ravis de vous annoncer que tous les projets sélectionnés ont été complétés avec succès ou sont dans les dernières étapes de la mise en oeuvre. Nous sommes fiers de l’ingéniosité, de la résilience et de la capacité d’adaptation dont ces jeunes passionnés de l’eau ont fait preuve tout au long de cette expérience. 

Voici un aperçu des solutions développées par les jeunes leaders lors de la mise en oeuvre de leur projet ainsi que les impacts positifs dans les communautés respectives. Nous espérons que ces projets vont inspirer et motiver d’autres jeunes autour de monde à agir pour améliorer la gestion de l’eau dans leur milieu. 

 1. Indonesia: les milléniaux combattent la COVID-19

Groupe de jeunes qui éduquent la communauté sur le lavage des mains

Ce projet mené par l’équipe du Youth with Sanitation Concerns (YSC) a pour but d’améliorer la santé et le niveau de vie des résidents de la communauté de Gudang Agen par l’amélioration de l’accès à l’eau et par l’adoption de meilleures pratiques d’hygiène en réponse à la pandémie. Trois but principaux ont été définis, soit: éduquer, réhabiliter et soutenir. La coopération entre les porteurs du projet et les résidents de la communauté a été un élément déterminant dans le succès et la durabilité du projet.

Toilette publique réhabilitée

Par le biais d’une campagne de sensibilisation multi-plateforme, le YSC a éduqué un total de 106 familles sur l’importance de se laver les mains, particulièrement en contexte de pandémie. De plus, grâce à la réhabilitation d’une toilette publique et à l’installation d’un évier avec du savon, 15 familles ont maintenant accès à une installation d’assainissement adéquate qui est alimentée par une source d’énergie propre. Finalement, un groupe de gestion a été formé au sein de la communauté afin d’assurer l’entretien des infrastructures et la pérennité du projet.

Les impacts positifs du projet sur les habitudes sanitaires au sein de la communauté sont tangibles. En raison du succès avéré du projet, le responsable du sous-district souhaite mettre en œuvre une initiative similaire dans 6 autres sous-districts.

2. Ghana: Kyensu – Kiosque communautaire de partage de l’eau

La pandémie de COVID-19 a un impact négatif sur l’accessibilité à une sources d’eau potable pour plusieurs communautés, et ce, mondialement. Après avoir effectué une analyse des besoins de la région, les jeunes leaders de Ghana Youth Environmental Movement (GYEM) ont sélectionné une communauté de migrants informels située en périphérie d’Accra où l’accès à une source d’eau potable était des plus difficile afin d’y développer un projet communautaire de partage d’eau pour répondre à leurs besoins.

Ivy Nego qui transporte de l’eau

Le projet a atteint son but initial qui était de combattre le stress hydrique en offrant un accès à de l’eau potable à plus de 700 personnes. Toutefois, les retombées positives du projet ont été beaucoup plus large qu’anticipées.

La jeune Ivy Nego est un bon exemple des retombées positives que l’accès à de l’eau potable peut avoir sur la vie de plusieurs jeunes: “ Maintenant, je quitte pour l’école en avance puisque je n’ai plus besoin de marcher plus d’un kilomètre et j’ai assez de temps pour mes livres à la fin de la journée.” (traduction libre de l’anglais)

Ce projet était aussi une belle opportunité pour la promotion de l’égalité des genres ainsi que de l’importance des jeunes femmes dans la gouvernance et la gestion de l’eau.  Un conseil de l’eau composé de 7 jeunes a été élu démocratiquement afin d’assurer la durabilité du projet à long terme. Une majorité de jeunes femmes ont été élues pour y siéger. GYEM planifie lancer une campagne de financement et de partenariat en 2021 afin de reproduire le projet dans d’autres communautés.

Jeunes membres du Conseil de l’Eau démocratiquement élu

3. Peru: Bibliothèque Sonora del Agua

Diffusion du Podcast dans la communauté de Chungui

Ce projet a pour but de réduire la transmission de la COVID-19 dans les communautés rurales de Quispillacta et de Chungui au Pérou en assurant un accès à de l’information fiable aux communautés autochtones, et ce, dans leur langue natale. Il a aussi pour but de récupérer les connaissances ancestrales sur la gestion de l’eau afin d’augmenter la sécurité hydrique de la région.

Atelier de prévention contre la COVID-19 dans la communauté de Chungui

Le porteur du projet, Pachapaq, for the Earth, a développé un podcast concernant la pandémie de COVID-19 en collaboration avec quatre jeunes autochtones de la région.  Le podcast a été diffusé sur des radios communautaires en espagnol et en Quechua. Les jeunes leaders ont aussi conduit 8 sessions de renforcement des capacités afin de préparer les jeunes autochtones à être des acteurs de changement dans leur communauté. Les communautés autochtones étaient très reconnaissance d’avoir accès à de l’information dans leur langue natale. La collaboration et l’implication des jeunes autochtones a été un élément déterminant dans le succès du projet.

Les jeunes porteurs du projet affirment que:  “The value of this project is in the exchange of knowledge between different sectors of society and in the promotion of intercultural communication with a simple and effective language. It seeks a more inclusive and fair society.”

Les membres de Pachapaq, for the Earth veulent continuer l’échange de savoir avec les dirigeants autochtones afin d’apprendre les méthodes ancestrales de gestion de l’eau. Ils veulent aussi bâtir des connexions pour continuer le développement de podcast dans différentes langues afin d’assurer l’égalité d’accès à l’information.

4. Madagascar: Eau’Sytech

Atelier de fabrication de filtre à eau avec des jeunes agents-diffuseurs

Ce projet mené par l’Association Tihary vise à accroître l’accès à l’eau potable à Behisty dans la Commune d’Ambohimangakely grâce à l’engagement des jeunes et l’utilisation accrue de filtres à eau artisanaux simplifiés au sein des ménages à faible revenus.  Ce projet a été développé suite à la découverte que l’eau de la source principale utilisée par la communauté n’était pas adéquate pour la consommation humaine. Des résultats d’analyse ont montré la présence de bactérie comme l’E-Coli.

Pendant la mise en œuvre du projet, 19 jeunes de la communauté ont reçu une formation concernant le cycle de l’eau, la maladie de COVID-19 ainsi que les méthodes de purification de l’eau. Ils ont aussi appris comment fabriquer des filtres à eau artisanaux. L’implication de ces jeunes ont permis d’accompagner plus de 300 ménages de la région dans la fabrication de leur propre filtre à eau.

Les 19 jeunes de la communauté formés

La facilité de la technique diffusée, la proximité des matériaux utilisés et l’implication de la jeunesse locale sont les facteurs clés de réussite de cette initiative qui permet aujourd’hui de favoriser l’accès à l’eau potable pour des centaines de ménages. L’Association Tihary désire mettre en œuvre des projets similaires dans les communautés voisines.

5. Benin : L’hygiène chasse le coronavirus

Membres de la communauté

JCI Natitingou Baobad mène se projet qui a pour but de facilité l’accès à de l’information fiable dans le contexte de la crise sanitaire actuelle afin d’améliorer les habitudes hygiéniques des ménages dans une région enclavée du Nord du Bénin tout en intégrant une gestion rationalisée de l’eau. L’implication de parties prenantes diversifiés comme les autorités locale, les autorités de santé publique et les clubs scolaires ont permis une mise en oeuvre efficace du projet ainsi que sa pérennité.

Odile Tatamata qui utilise sa nouvelle station de lavage des mains

Des activités de sensibilisation, principalement menées des clubs scolaires, ont permis d’éduquer environ 650 ménages sur la maladie à COVID-19  Odile TATAMATA, une mère de 36 ans est un bel exemple de l’importance de l’accès à l’information. Par le biais de la campagne menée par JCI Natitingou Baobad TATAMATA a finalement reçu l’information nécessaire concernant la pandémie actuelle et sur comment se protéger contre le virus. Le groupe l’a aussi aidé à installer une station de lavage des mains à sa résidence. Cette mère a par la suite partagé l’information avec trois voisines et les a aidées à installer leur propre station de lavage des mains.

6. Benin : STOP COVID-19 au niveau de la tête du bassin versant de la Mékrou – La jeunesse s’engage

Ce projet mené par ONG Tandeme Generations a pour but de favoriser l’adoption de gestes barrières pour se protéger contre la COVID-19 au sein de la population vivant à la tête du bassin versant de la Mékrou. Les moyens utilisés ont été la sensibilisation et la formation de jeunes artisans quant à la production de produits essentiels comme le savon à main, une station de lavage des mains ainsi que le couvre visage. La mise en œuvre du projet a été très efficace. Plus de 500 personnes ont été éduquées et sensibilisées directement quant aux gestes à poser pour se protéger contre la maladie de COVID-19.

Winceslas Sero, un jeune artisan bénéficiaire du projet

Plus de 250 jeunes artisans, incluant 205 filles, ont été formés pour aider leur communauté dans la bataille contre la COVID-19. Ils ont, entre autres, appris des techniques de communication efficace pour inciter le changement de comportement ainsi que des méthodes de fabrication artisanale de produits essentiels comme le savon et le couvre-visage.

Winceslas SERO, un bénéficiaire du projet, est un bel exemple de l’impact positif du projet sur la vie des artisans impliqués. Pour sa part, il dit avoir acquis de meilleures habilités en communication ainsi que des connaissances quant aux méthodes de fabrication de savon. En plus de vouloir s’impliquer dans la sensibilisation de sa communauté, SERO a aussi comme projet de générer un revenu supplémentaire par la vente de savons artisanaux.

7. Togo : Projet d’appui aux jeunes pour la sécurité alimentaire et l’amélioration de leurs revenus

Ce projet est mené par le Groupe d’entraide Agricole des jeunes. Il a pour but d’augmenter la sécurité alimentaire ainsi que les revenus générés par la vente de produits maraîchers. Pour atteindre ces but, le projet a été divisé en deux branches, soit d’une part réaliser un forage alimenté par l’énergie solaire et équipé d’un réservoir d’une part pour assurer le maraichage et d’autre part pour fournir de l’eau potable aux agriculteurs de la zone ainsi que former les agriculture quant aux techniques d’agriculture durable.

Jeunes agriculteurs locaux qui apprennent de nouvelles techniques d’agriculture.

Durant ce projet, 10 jeunes leaders ont reçu une formation quant aux techniques à privilégier en agriculture durable. Ils utilisent maintenant la plupart des acquis dans leur propre activité d’agriculture. Ces nouvelles techniques augmentent la résilience des agriculteurs face à la sécheresse et les rendent moins dépendant au climat. Quant à lui, le projet du forage est en cours. Le forage a pris plus de temps que prévu. L’équipe a réussi a obtenir une subvention pour acquérir l’équipement de pompage alimenté à l’énergie solaire. Une fois les installations terminée, cette source d’eau douce va permettre au agriculteur de cultiver la terre même durant la saison sèche ce qui va considérablement augmenter leur revenu. Elle va aussi assurer une source d’eau potable pour les besoins domestiques de la communauté. Ce projet est un bel exemple des impacts positifs de l’implication des jeunes autant du point de vue économique que social.

8. Kyrgyzstan: Green Rangers 

Participants du camp d’été « Green Ranger actions »

Ce projet, mené par Nursultan Karabaev, a renforcé la participation des jeunes dans la gestion des ressources en eau. Pour ce faire, Nursulan Karabaev a organisé le “Green Rangers actions summer camp” dans les communautés transfrontalières Kyrgyzstan-Tajikistan. Par le fait même, ce projet a aussi contribué à promouvoir un partage pacifique des ressources en eau entre ces communautés voisines.

Le camp a eu lieu lorsqu’il était jugé sécuritaire pour les participants d’assister à cet évènement de trois jours. 50 jeunes de 3 communautés qui partagent une ressource en eau commune ont été sélectionnés pour participer à ce camp de formation sur la gestion transfrontalière des ressources en eau. La formation portait principalement sur les impacts des changements climatiques sur les ressources en eau. Les jeunes ont visité le réservoir d’eau Torktul afin de comprendre son importance cruciale ainsi que l’impact possible des changement climatique sur la quantité d’eau disponible dans le futur.

Participants du camp d’été « Green Ranger actions »

Durant l’évènement, les jeunes ont aussi eu la chance de développer collectivement un exemple de réponse à la suite d’une catastrophe naturelle ainsi que des recommandations pour une gestion pacifique et durable des ressources d’eau transfrontalières. Ce camp de formation a été une expérience unique pour ces jeunes leur donnant un aperçu des possibilités de carrière dans le secteur de l’eau.

9. Kazakhstan: Accès à de l’eau potable au Kazakhstan et utilisation partagée de l’eau en Asie centrale

Selon les données officielles du Kazakhstan, 92,6 % de la population a accès à un système d’approvisionnement en eau centralisé en ville et dans les zones rurales, 64,3 %. Cependant, les citoyens des régions se plaignent souvent de la qualité de l’eau potable, et dans certaines régions, on observe certains schémas de maladies parmi la population. Les normes de qualité de l’eau potable au Kazakhstan diffèrent de celles des pays de l’OCDE dans la mesure où les concentrations de certains produits chimiques dans l’eau potable ne sont pas réglementées par la législation kazakhe. C’est pourquoi, l’équipe d’EcoUnion a décidé d’analyser toutes les données relatives à l’accès à l’eau potable au Kazakhstan et de montrer, sur une carte en ligne ouverte à tous, le réel accès de la population à l’eau potable et sa qualité dans tout le Kazakhstan. Cette carte sert à informer le grand public, la société civile et les autorités locales. Par ailleurs, l’Association des écologistes praticiens a collecté des données et préparé un rapport analytique sur les normes de qualité des eaux de surface dans les pays d’Asie centrale, une analyse des normes de qualité de l’eau potable au Kazakhstan et dans les pays de l’OCDE.